Ce qui reste après nous
Je me souviens encore du jour où tu es parti. La fin était passée depuis longtemps, mais l’éloignement était un processus bien plus compliqué. Je n'étais plus celui que tu avais aimé autrefois, et je ne pouvais pas changer. Nos chemins s’étaient écartés et pourtant, on ne pouvait s’empêcher de se croiser.
Nos regards disaient tout ce que nos paroles ne pouvaient plus exprimer. On vivait sur des souvenirs fissurés, fragiles, comme si un simple mot pouvait briser ce qui restait de nous. Pourtant, la distance était nécessaire. Je savais que je ne pouvais pas te donner tout ce dont tu avais besoin. J'étais figé dans mon monde, incapable de m’adapter à ce que tu cherchais.
Parfois, je me disais que nous faisions des choix non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les autres. Pas par manque d'amour, mais peut-être par trop d'amour. Je croyais qu’il fallait que je reste droit avec moi-même, même si cela signifiait perdre ce que nous avions. Parfois, nos rêves étaient si petits qu'il semblait qu'il n'y avait plus de rêves du tout. Mais malgré tout, je savais qu'on rêverait encore, même si c'était dans le secret de nos nuits solitaires.
Je me souvenais de toutes ces fois où nous avons essayé de recoller les morceaux. Chaque tentative ajoutait une nouvelle fissure, chaque mot semblait porter plus de poids que le précédent. Nous étions comme deux navires à la dérive, sachant que le destin nous avait menés là, mais ne sachant pas comment en sortir.
Tu as choisi de partir. Et moi, je suis resté là, à regarder ta silhouette disparaître. Je savais que c'était pour le mieux. Il fallait que tu trouves ta propre voie, que tu poursuives tes propres rêves. Même si c'était difficile, même si ça faisait mal, je savais que c'était la seule chose à faire.
Et pourtant, les souvenirs restaient. Ils ne s'effaçaient pas comme les traces dans le sable. Chaque coin de notre maison me rappelait un moment, un rire, une larme. La vie continuait, mais elle semblait vide sans toi.
Je savais que revenir en arrière n’était pas possible. On ne peut pas refaire ce qui a été défait. On ne peut pas recoller ce qui est brisé. Mais je savais aussi que tu resterais toujours dans mes souvenirs. Pas comme une douleur persistante, mais comme une douce mélodie qui me rappellerait ce que nous avions été.
C'était compliqué, cet éloignement. Parfois, je te voyais dans mes rêves. Tu étais là, avec ton sourire, ta voix douce, ton regard qui semblait voir à travers moi. Et puis je me réveillais, et tu n'étais plus là.
La vie continue, mais elle est différente. Je marche sur ce chemin avec l'idée que nous ne nous reverrons peut-être jamais. Mais c’est comme ça. C'est la vie. Et parfois, c'est compliqué. Mais je sais que tu as fait ce qui était nécessaire, tout comme moi. Peut-être qu’un jour, nos chemins se croiseront à nouveau. Mais jusqu'à ce jour, je continuerai d'avancer, avec des souvenirs qui resteront avec moi pour toujours.


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