Des Souvenirs de Toi, Par Terre

Il y a des souvenirs de toi, par terre. Comme des éclats de verre qui scintillent sous la lumière grise de ce matin pluvieux. Des éclats qui rappellent que ce qu’on avait s’est brisé, et que désormais, tout est par terre. Juste mon empire, en pire. Une forteresse construite avec des rêves et des promesses, mais qui s’est effondrée sous le poids des attentes déçues.

Célib'à taire. C’est ce que je suis devenu, un célibataire silencieux. J’ai arrêté de parler de toi, de parler de nous, comme si en restant silencieux, je pouvais éviter la douleur qui vient avec chaque mot. Je préfère ne rien dire plutôt que de prononcer ton nom. Tu es partie et je me suis retrouvé avec ces souvenirs éparpillés, des fragments de notre histoire qui me blessent chaque fois que je les touche.

Je ne suis plus et tu t'égares. J'ai l'impression que tu ne sais pas où tu vas, que tu cherches quelque chose sans savoir ce que c'est. Tu dis que tu veux revenir, mais je sais que ce n'est pas vrai. Tu as pris un autre chemin, un chemin qui ne mène plus à moi. Et pourtant, je te vois toujours errer, comme une âme perdue qui cherche une lumière dans le noir.

Je m'en vais et tu reviens. C'est le cycle sans fin de notre relation. Je pars, essayant de trouver un peu de paix, et tu reviens, apportant avec toi le chaos qui a toujours été le tien. Tu reviens, avec tes excuses et tes promesses, mais je sais que c'est toujours la même histoire. Je m'en vais parce que je ne peux plus vivre avec cette incertitude, cette douleur qui revient chaque fois que je commence à guérir.

Des bouts de toi. C’est tout ce qu'il me reste. Des photos, des messages, des souvenirs qui ne sont plus qu'un écho du passé. Des souvenirs qui me rappellent ce que nous étions, mais qui me rappellent aussi pourquoi nous ne pouvons plus être ensemble. Je garde ces bouts de toi parce que je n'ai pas encore trouvé le courage de les jeter. Peut-être parce que je sais que ce serait comme te dire adieu pour toujours.

Le mal de mère, les maux d'impairs. Amer. Sans le "i". C'est ce que je ressens, cette amertume qui ne me quitte plus. Tu m'as laissé avec des blessures qui ne guérissent pas, des questions qui n'ont pas de réponses. J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose de précieux, quelque chose que je ne retrouverai jamais. Je sens le poids de chaque mauvais choix, chaque mot mal placé, chaque moment d'indécision qui nous a conduits ici.

Et sans ailes, aussi. J'ai l'impression que je ne peux plus voler, que je suis cloué au sol par le poids de tout ce qui n'a pas été dit, de tout ce qui aurait pu être. Je regarde le ciel, je vois les oiseaux voler librement, et je me demande si je pourrai un jour ressentir cette liberté à nouveau. Je ne sais pas si je peux encore croire en l'amour, si je peux encore trouver quelqu'un qui me comprendra comme tu le faisais, mais sans la douleur qui vient avec.

Je ramasse les souvenirs, les bouts de toi, les éclats de notre histoire. Je les mets dans une boîte, je la range au fond de mon placard. Peut-être qu'un jour, je serai prêt à la rouvrir, à affronter ce qui s'y trouve. Mais pour l'instant, je préfère laisser le passé là où il est. Parce qu'il y a des souvenirs de toi, par terre, et je ne veux plus marcher dessus. Je veux trouver un nouveau chemin, un chemin qui me mènera loin de tout ça, loin de toi.