Le Retour des Ombres Effleurées
Quand tu es sorti de ma vie, c'était comme si tout s'était effondré. Un silence assourdissant remplissait chaque coin de ma maison, chaque recoin de mon esprit. Les murs semblaient se refermer sur moi, comme un piège que je ne pouvais pas échapper. J'ai compté les joies que tu m'avais laissées, des souvenirs éparpillés comme des miettes sur le sol, et j'ai pleuré la vie pour rajeunir mes jours. C'était comme si je devais pleurer pour me purifier, pour me laver de la douleur que tu avais laissée en partant. J'ai convaincu mes larmes de faire quelques pauses, de me laisser respirer, mais elles étaient têtues, refusant de s'arrêter.
Chaque jour sans toi était un combat, une lutte pour trouver un sens dans un monde qui n'avait plus de sens. J'ai espéré que mes larmes succombent à quelques rêves, qu'elles trouvent le réconfort dans le sommeil, mais elles semblaient avoir leur propre volonté, refusant de me laisser en paix. J'ai voulu ne plus rien vouloir, j'ai tenté de me convaincre que le désir était inutile, que l'espoir était une illusion. Mais tu sais, les regrets ont mangé mon temps avant de te croiser. J'avais tant de regrets, tant de choses que je souhaitais avoir faites différemment, mais maintenant il était trop tard.
Il y avait des jours où je sentais que je traversais un désert, où chaque pas semblait plus lourd que le précédent. Et puis, il y avait des jours où la vie était trop calme, comme un calme avant la tempête. Les vagues de la douleur venaient et repartaient, comme un océan capricieux, et je ne savais jamais quand elles allaient frapper. C'était un peu la jungle ou le désert. J'étais coincé entre ces extrêmes, ne sachant pas si je devais me battre ou me replier.
Et puis tu es revenu. Tu es revenu après des années d'absence, des années où j'avais appris à vivre sans toi, à reconstruire ma vie sans ta présence. J'avais des années à rattraper, des années de douleurs et de doutes à effacer. Tu n'as pas posé de questions, tu as effleuré ma main comme on effleure un livre fragile, comme si tu savais que je pouvais me briser à tout moment. Ton retour était un choc, mais un choc doux, comme une brise après une tempête.
Je ne savais pas quoi faire avec ta présence. J'ai voulu que tu écrives la fin de l'histoire, que tu donnes un sens à tout ce que j'avais vécu sans toi. Parce que tu étais l'après cœur brisé, la cause et le remède. Celui qui n'a jamais changé, qui est resté fidèle à ce que tu étais, même après tout ce temps. Ta tendresse brûlait les doigts, elle était à la fois douce et ardente, comme si elle pouvait guérir toutes les blessures que tu avais laissées.
Pendant des années, je n’ai pas vu ce que tu regardais, je n'ai pas compris où ton regard était plongé. Je pensais que tu étais parti pour toujours, que notre histoire était terminée. Mais la vie a une manière cruelle de jouer avec nos peines et nos adieux. Pourtant, malgré tout, je ne t’ai jamais quitté. Je t'ai toujours gardé quelque part en moi, même quand je voulais oublier. Parce que l'amour, le vrai, ne s'efface jamais vraiment. C'est comme une empreinte indélébile qui reste, même après des années de séparation.
J’aurais aimé ton âme bien plus que tes yeux. Parce que c'était ton âme qui m'avait toujours attirée, ta manière de comprendre le monde et les gens. C'était ta douceur, ta compréhension, ta capacité à écouter sans juger. C'était tout ce que tu étais, même au-delà des apparences. Et maintenant que tu es revenu, je me demande si nous pouvons réparer ce qui a été brisé, si nous pouvons reconstruire ce qui a été perdu.
Je ne sais pas si nous aurons une autre chance, mais je sais que je suis prête à essayer. Parce que la vie est trop courte pour les regrets, et je ne veux pas passer le reste de mes jours à me demander ce qui aurait pu être. Je veux savoir ce qui peut encore être, avec toi, avec nous. Peut-être que nous trouverons un chemin à travers les débris de notre passé, peut-être que nous découvrirons une nouvelle histoire à raconter. Une histoire qui commence avec ton retour, avec cette main effleurée, et qui finit avec nous, ensemble, à construire quelque chose de nouveau.


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