Quand ton sourire me manque
La nuit semblait s’étirer à l’infini, chaque bruit devenant une vibration plus lourde que la précédente. Alice restait allongée sur le canapé, un plaid serré contre elle, écoutant le vent jouer avec les volets. À l’extérieur, la ville poursuivait son rythme habituel, mais ici, dans ce petit appartement, le temps s’était arrêté.
Elle ressentait un vide immense. Ce n’était pas seulement l’absence physique de Thomas, mais tout ce qu’il représentait : la chaleur de ses bras, la familiarité de son parfum sur ses vêtements, le timbre rassurant de sa voix. Ces petites attentions, presque invisibles au quotidien, avaient autrefois coloré sa vie d’une lumière qu’elle peinait désormais à retrouver.
Le souvenir de leur rencontre revenait toujours, clair comme un rayon de soleil. C’était lors d’un après-midi d’été, à l’occasion d’une fête d’un ami commun. Thomas avait ce sourire irrésistible et ces yeux pétillants qui semblaient voir juste au‑delà des apparences. Ils avaient parlé, ri, et trouvé dans ces instants un confort inattendu, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.
Rapidement, ils étaient devenus inséparables. Les journées se succédaient entre balades improvisées, dîners tardifs et conversations profondes. Thomas avait cette capacité unique de transformer le banal en extraordinaire. Avec lui, chaque instant semblait précieux, chaque geste porteur d’une tendresse rare.
Puis, la vie est venue imposer ses choix. Une opportunité professionnelle éloigna Thomas dans une autre ville. Leurs adieux furent emplis de promesses et de larmes, mais la distance fit son œuvre. Les appels quotidiens se transformèrent en messages espacés, puis en silence.
Alice tenta de continuer, de remplir ses journées, de se concentrer sur le travail, les amis, ses hobbies. Mais partout, dans les rues, les cafés, les chansons à la radio, des souvenirs surgissaient, la ramenant à lui. Elle riait de ses blagues absurdes, pleurait devant les images de leurs derniers instants ensemble. La vie semblait une succession de moments interrompus par l’absence.
Ce qui lui manquait par-dessus tout, c’étaient ces moments simples mais essentiels : le regard tendre de Thomas, ses bras protecteurs, leurs soirées sur le balcon à parler de rêves et de futurs possibles. Et ce sourire… Ce sourire lumineux qui l’avait fait chavirer, qui portait avec lui la promesse silencieuse que tout irait bien malgré les obstacles.
Assise dans le silence, Alice comprit que l’amour qu’elle ressentait pour Thomas dépassait la présence physique. Il faisait partie de son univers, un souvenir précieux et vivant, capable de l’accompagner malgré la séparation. Et dans ce sourire qu’elle revoyait encore, elle trouva la force de continuer, de rêver et d’espérer, tout en portant en elle la trace indélébile de ce qu’ils avaient partagé.



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