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L’Étrangère au Sourire Inoubliable




C’était une journée semblable à toutes les autres. Le genre de journée où les heures s’égrainent sans grand éclat, où les gestes se répètent et où la fatigue s’installe doucement, presque imperceptiblement. Je venais de finir ma journée de travail quand un collègue m’a demandé de l’attendre. J’ai accepté, sans trop y penser, me disant que cela me ferait gagner un peu de temps pour moi, loin du tumulte du quotidien.


Le soir commençait à tomber, et la cour où je me trouvais, vide à cette heure, résonnait de la brise légère qui caressait les feuilles des arbres. Les minutes s’étiraient, et le silence me donnait l’impression que le monde entier s’était figé. Enfin, mon collègue est arrivé. Nous avons pris le même bus, mais rapidement, nous avons été séparés par la foule qui s’amassait à l’intérieur. J’ai fini par descendre bien avant lui. Une fois à l’arrêt, j’ai hésité. J’aurais pu rentrer chez moi, retrouver la chaleur familière de ma routine. Mais pour une raison que je ne pouvais expliquer, j’ai décidé de me promener. Peut-être que j’avais besoin de me perdre un peu, de briser la monotonie.


J’ai donc pris un autre bus, un bus qui allait bien plus loin que nécessaire. C’était un choix impulsif, mais il y avait quelque chose d’apaisant dans le fait de se laisser porter sans but précis, de s’éloigner volontairement du chemin habituel. Le bus avançait, les lumières de la ville se reflétaient sur les vitres, et je me laissais bercer par le rythme régulier du moteur. À cet instant, je ne savais pas encore que cette décision allait marquer le début d’une rencontre que je n’oublierai jamais.


Lorsque je suis arrivé au dernier arrêt, j’ai pris un autre bus, celui qui devait me ramener. C’est là que tout a changé. À l’arrêt du métro, deux filles sont montées dans le bus. Elles se sont dirigées vers l’arrière, où je m’étais installé. Je n’y prêtais pas vraiment attention au début. Le trajet était long, et mes pensées dérivaient vers des choses banales. Mais après quelques minutes, l’une d’elles a attiré mon regard. Elle m’a regardé droit dans les yeux, avec un sourire que je ne pourrais jamais décrire. Un sourire qui semblait contenir tout un monde d’émotions, un mélange d’audace et de douceur, un sourire qui avait quelque chose de magique, presque irréel.


Elle n’a rien dit, mais son regard en disait long. Les autres filles qui l’accompagnaient se sont soudain levées, comme si elles sentaient qu’elles se trouvaient en travers de quelque chose d’invisible entre nous. À ce moment précis, il y avait un lien, un fil invisible qui nous reliait. Ce n’était pas seulement un échange de regards, c’était plus que ça. Il y avait dans ses yeux quelque chose qui me disait que ce moment avait une importance particulière, que ce n’était pas un hasard.


Elle n’était pas simplement jolie, elle était bien plus que ça. Ses longs cheveux retombaient sur ses épaules comme une cascade, encadrant un visage d’une douceur indescriptible. Sa bouche, légèrement rosée, semblait dessinée avec une précision délicate, comme une œuvre d’art. Et son corps, sculpté à la perfection, semblait avoir été conçu par un artiste ou un docteur en la matière. Chaque courbe, chaque détail semblait harmonieux, comme si elle incarnait la définition même de l’élégance. Pourtant, elle n’était pas seulement élégante, elle était bien plus que cela. Elle était une présence, une énigme qui me captivait entièrement.


Alors que mes pensées tournaient autour d’elle, une sensation étrange montait en moi. Chaque minute en sa présence semblait étirer le temps, mais aussi l’accélérer d’une manière incontrôlable. C’était comme si l’instant devenait à la fois infini et éphémère. Chaque regard échangé semblait porter en lui des promesses non formulées, des mots silencieux qui flottaient dans l’air entre nous. Je me sentais tiraillé, partagé entre l’envie de prolonger cet instant magique et la peur de tout gâcher en parlant trop vite. Le silence entre nous était à la fois un refuge et une tension, un espace où tout pouvait encore se jouer.


Le bus continuait son trajet, indifférent à ce qui se passait à l’intérieur. Les lumières de la ville clignotaient au loin, mais elles semblaient fades comparées à l’éclat de ce regard. Une partie de moi savait que je devais lui parler, ne serait-ce que pour briser cette barrière invisible qui nous séparait encore. Mais une autre partie de moi restait paralysée par la crainte de l’inconnu. Que se passerait-il si je faisais un pas vers elle ? Et si, en rompant le silence, je faisais disparaître la magie qui flottait dans l’air ?


Quand je me suis enfin décidé, il était trop tard. Mon arrêt était là, tout proche. Je devais descendre, même si tout en moi me criait de rester. Nos regards se sont croisés une dernière fois, et dans cette fraction de seconde, j’ai senti une sorte de promesse silencieuse, comme si nos âmes s’étaient reconnues, mais que nos corps devaient encore se dire adieu.


Commentaires

Anonyme a dit…
Et si tu étais à ma place …

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