Aimer jusqu’au péril de sa vie-Tom2
La première attaque
La nuit tombait sur l’hôpital Saint-Laurent. Les couloirs étaient silencieux, hormis le bourdonnement des machines et le pas régulier des infirmières de garde. Clara était encore là, terminant la surveillance d’un patient en réanimation. Son cœur battait un peu plus vite qu’à l’ordinaire, comme si son corps pressentait le danger imminent.
Soudain, un cri retentit du bloc opératoire. Clara bondit de sa chaise, son cœur au bord de l’explosion. Elle accourut en courant, et vit Adrien penché sur un patient, visiblement en train de lutter contre la situation. Les lumières clignotaient, puis s’éteignirent. Le générateur principal venait de tomber en panne.
— Adrien ! s’écria Clara, paniquée.
Adrien se retourna, les yeux emplis de tension :
— Clara… il faut que tu restes derrière moi.
Il réussit à stabiliser le patient dans une semi-obscurité, utilisant uniquement ses instruments essentiels. Clara, malgré sa peur, lui tendait les outils qu’il demandait, chaque geste mesuré et précis. Une odeur de brûlé flottait dans l’air, et elle réalisa que ce sabotage n’était pas accidentel : quelqu’un voulait qu’ils échouent… qu’ils meurent.
Une fois la situation sous contrôle, Adrien se tourna vers elle, la respiration lourde.
— Tu aurais pu y passer… murmura-t-il, sa voix tremblante de colère et de soulagement.
Clara baissa les yeux, honteuse mais fière.
— Et toi aussi. On est censés se protéger, Adrien, pas se perdre.
Mais ce soir-là, alors qu’ils quittaient le bloc, un frisson glacé parcourut leur échine. Le message était clair : leur amour et leur vie étaient désormais menacés.
Soupçons et secrets
Les jours suivants, l’atmosphère à l’hôpital devint pesante. Clara et Adrien travaillaient côte à côte, mais chaque bruit, chaque porte qui grinçait semblait cacher un piège. Les lettres anonymes continuaient d’arriver, certaines glissées dans les dossiers médicaux, d’autres simplement posées sur le bureau d’Adrien.
Un soir, alors qu’ils étaient seuls dans le bureau du chirurgien, Clara osa poser la question qui lui brûlait les lèvres :
— Adrien… y a-t-il quelque chose que tu ne m’as pas dit ? Quelque chose… à propos de ton passé ?
Adrien détourna le regard, serrant les poings sur le bureau.
— Je… je ne peux pas encore tout te dire, Clara. Mais ce que je peux te promettre, c’est que tout est lié à moi. Tout ce qui arrive à l’hôpital… c’est à cause de moi.
Clara sentit son cœur se serrer. Son amour pour lui était immense, mais ce secret invisible créait un mur entre eux. Elle voulait crier, comprendre, mais elle savait qu’il fallait du temps.
— Alors je resterai à tes côtés, même sans savoir… même si je dois affronter ce danger à tes côtés, dit-elle, la voix tremblante mais déterminée.
Adrien la regarda enfin, et un mélange de soulagement et de douleur traversa ses yeux.
— Merci, Clara… merci d’être là. Je te protégerai… je te le jure.
Pourtant, à ce moment-là, ils ignoraient encore que le danger allait bientôt frapper plus près qu’ils ne l’auraient imaginé…
L’aveu
La pluie s’était calmée, laissant place à un ciel sombre mais clair. Clara errait dans le jardin de l’hôpital, tentant de chasser l’angoisse qui l’oppressait depuis les dernières attaques. Son esprit oscillait entre peur et désir : peur pour leurs vies, désir de se rapprocher enfin d’Adrien.
Soudain, elle sentit une présence derrière elle. Adrien. Ses pas étaient silencieux, mais elle le savait instantanément.
— Clara… dit-il doucement, sa voix tremblante d’émotion.
Elle se retourna, les yeux brillant d’inquiétude et d’anticipation.
— Je… je ne peux plus garder ça pour moi, murmura-t-il en s’avançant vers elle. Dix ans… dix ans à te penser, à espérer… et te revoir maintenant… c’est comme si mon cœur ne m’appartenait plus.
Clara sentit ses mains trembler. Chaque mot résonnait dans sa poitrine comme un écho qu’elle avait attendu toute sa vie.
— Adrien… je… moi aussi… avoua-t-elle, la voix presque étranglée par les émotions.
Leurs regards se croisèrent, et pour un instant, tout le reste disparut : les lettres anonymes, le danger, la peur. Il n’y avait que leur amour, fragile mais incandescent, qui brûlait dans l’ombre de la nuit.
Adrien s’approcha encore, effleurant doucement sa main.
— Clara… je t’aime. Je ne t’ai jamais oubliée. Et je ne te laisserai jamais tomber, peu importe ce qui arrivera.
Un frisson parcourut Clara, mélange de peur et d’extase. Elle savait que leurs retrouvailles étaient un cadeau du destin, mais que l’ombre de la menace planait toujours sur eux.
— Je t’aime aussi, Adrien… plus que tout, répondit-elle, les larmes aux yeux.
Et dans ce jardin silencieux, sous la lumière tamisée des lampadaires, ils s’abandonnèrent à un baiser doux mais chargé de promesses. Promesses de courage, promesses de protection, promesses d’un amour qui ne fléchirait pas, même face au danger.
Mais derrière le mur de l’hôpital, dans l’obscurité d’un couloir oublié, une silhouette observait. Silencieuse, menaçante. Leurs cœurs avaient trouvé l’amour, mais le danger, lui, n’avait pas dit son dernier mot.
Une romance fragile
Les jours suivants furent un équilibre précaire entre travail acharné et moments volés. Clara et Adrien se croisaient dans les couloirs, échangeant des regards complices et des sourires furtifs. Chaque geste, chaque mot était chargé de l’intensité de leurs sentiments retrouvés. Mais le danger n’était jamais loin, et chaque instant de bonheur semblait fragile, comme un cristal prêt à se briser.
Un soir, alors qu’ils terminaient une longue opération ensemble, Adrien l’invita à le rejoindre pour un café dans la petite salle de repos. La lumière tamisée créait une atmosphère douce et intime.
— Tu sais, murmura Adrien en la regardant dans les yeux, j’ai l’impression que chaque seconde passée loin de toi ces dix dernières années me revient aujourd’hui… comme un rattrapage impossible.
Clara sentit ses joues s’empourprer.
— Moi aussi… je n’ai jamais cessé de penser à toi, même quand j’essayais de me convaincre du contraire.
Leurs mains se frôlèrent, puis se serrèrent timidement. Le simple contact déclencha un frisson dans leur corps. Mais avant qu’ils ne puissent s’abandonner totalement à l’instant, un bruit sec résonna depuis le couloir. Un dossier tombé ? Une alarme ?
Adrien se redressa, tendu.
— Ce n’est rien, dit-il, essayant de masquer son inquiétude. Mais Clara sentit l’ombre de la menace planer sur eux.
Ils savaient que chaque moment d’intimité pouvait être interrompu, que quelqu’un surveillait leurs moindres gestes. Pourtant, ils refusaient de laisser la peur gouverner leur cœur. Leur amour, fragile mais réel, devenait leur force.
Dans les jours suivants, leurs échanges se firent plus discrets : de simples touches de mains dans le couloir, des regards échangés lors des briefings, des sourires silencieux. Chaque geste était une promesse : malgré la peur, ils étaient ensemble.
Mais un danger invisible rôdait, et Clara sentit, au fond d’elle, que la prochaine confrontation serait plus proche et plus personnelle. Elle n’imaginait pas encore qu’elle allait bientôt être la cible directe…



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