Le carnet du destin - Suite et fin
Le dilemme final
La nuit tombait sur la ville, et Dangelo resta assis dans sa chambre, le carnet fermé sur ses genoux. Le silence était oppressant, mais il n’osa pas allumer la lampe. Chaque minute qui passait semblait un compte à rebours invisible.
« Et si je lis… et si je n’agis pas… et si quelqu’un meurt ? » murmura-t-il.
Il sentit la main de Shesca sur la sienne à travers la porte entrouverte.
— Tu n’as pas besoin de choisir selon ce carnet, dit-elle doucement. Ce n’est pas lui le maître… c’est toi.
Dangelo inspira profondément. Il comprit enfin ce que Dumas avait voulu lui transmettre : le carnet ne prédit rien, il reflète seulement nos peurs et nos obsessions.
Avec un courage qu’il ne se connaissait pas, il se leva. Il ouvrit le carnet et, au lieu de lire, il le posa face contre table, les yeux fermés. « Je décide de ne pas me laisser guider par toi », pensa-t-il.
L’épreuve du destin
Le lendemain matin, Dangelo et son ami marchaient ensemble vers la bibliothèque. Tout semblait normal. Chaque pas résonnait comme une victoire sur l’inquiétude des derniers jours.
Soudain, un véhicule s’approcha trop vite d’un piéton. Son ami fit un pas de côté, et le danger fut évité. Le cœur de Dangelo battait à tout rompre, mais il réalisa que l’accident annoncé n’était pas une fatalité : il n’avait pas été dicté par un carnet, mais par le hasard et la prudence humaine.
Il se retourna vers le carnet, posé sur le banc à côté de lui. La couverture noire semblait presque… inoffensive. Une ligne apparut, mais cette fois, elle disait :
« Le jeune homme a choisi la liberté. »
Un sourire se dessina sur ses lèvres.
La rencontre avec Dumas
Quelques jours plus tard, Dangelo et Shesca retournèrent chez Dumas pour le remercier. Le vieil homme les accueillit, fatigué mais apaisé.
— Vous avez compris, dit-il. Ce carnet n’a jamais été une malédiction, ni une prophétie. Il est un miroir de votre peur. Ceux qui le lisent avec confiance voient la vérité : le destin n’existe que dans nos choix.
Dangelo hocha la tête. Il comprit que sa peur l’avait presque paralysé. Mais maintenant, il se sentait libéré.
— Et maintenant ? demanda Shesca.
— Maintenant, je vis. Et je choisis ce que je fais, répondit Dangelo, en souriant pour la première fois depuis des jours.
La décision finale
Dangelo et Shesca revinrent à la bibliothèque pour sceller le carnet. Ils le déposèrent dans une alcôve cachée derrière une étagère, loin des regards curieux.
— Personne ne doit savoir, dit Shesca. Ce carnet est trop dangereux pour ceux qui cherchent la peur plutôt que le courage.
Dangelo posa sa main sur le bois de l’étagère. Il sentit un poids s’envoler de ses épaules.
— C’est fini, murmura-t-il.
Et pour la première fois depuis que le carnet était entré dans sa vie, il se sentit vraiment libre.
Les jours suivants, Dangelo reprit ses études, ses amis, et ses passions. Il ne pensa plus au carnet, sauf pour sourire en se rappelant combien la peur peut nous emprisonner.
Shesca et lui continuèrent à se voir, mais cette fois, sans mystère ni prédiction. Juste des choix, de petites décisions quotidiennes, et une vie qu’ils construisaient eux-mêmes.
Le carnet, quant à lui, reposait derrière l’étagère. Noir et silencieux, il attendait un autre lecteur. Mais pour Dangelo, la vérité était claire : le destin n’est rien sans le courage de choisir.
Et dans ce choix, il avait trouvé la paix.



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